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 Article reptilmag numéro 1: Zoom sur les crocodiles d'Amérique du Sud

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Loïc

Loïc


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MessageSujet: Article reptilmag numéro 1: Zoom sur les crocodiles d'Amérique du Sud   Article reptilmag numéro 1: Zoom sur les crocodiles d'Amérique du Sud Icon_minitimeDim 18 Sep - 11:11

Zoom sur les crocodiliens sud-américains



L'ordre des crocodiliens compte 22 espèces réparties,selon la systématique retenue,soit dans deux familles distinctes,les Alligatoridae(alligators et caïmans) et les Crocodilidae,soit une famille unique,celle des Crocodilidae,avec trois sous-familles,les Crocodilinae(crocodiles vrais,crocodiles nains et faux gavial),les Alligatorinae(alligators et caïmans) et les Gavialinae (gavial) avec un seul genre monotypique(ne comprenant qu'une seule espèce).
L'une des caractéristiques essentielles permettant de distinguer rapidement un Alligatorinae d'un Crocodilinae réside dans la disposition des dents.
Chez les Crocodilinae,la quatrième dent mandibulaire(située sur le maxillaire inférieure) est visible lorsque la gueule est fermée.

Si les crocodiliens peuplent les régions tropicales et subtropicales du globe,les 2 espèces d'alligators peuvent se rencontrer dans les zones tempérées du nord,ce qui les obligent parfois à affronter des hivers rigoureux.
Seules de rares espèces,en raison de leur taille,sont potentiellement dangereuses pour l'homme.
Elles capturent leur proie en surface ou à terre,parfois même au vol.
A chaque stade de l'évolution correspond normalement un type d'alimentation spécifique.
Les individus adultes des grandes espèces se nourrissent principalement de mammifères et d'oiseaux qu'ils chassent à l'affût en faisant jouer l'effet de surprise.
Certaines espèces sont ichtyophages.
L"époque de la reproduction varie selon les espèces.
Si les gavials et la plupart des crocodiles creusent leurs nids dans le sable,les alligators et caïmans élaborent des nids monticules avec des débris de végétaux.
10 espèces ont été répertoriées dans le Nouveau Monde.
Il s'agit des crocodiles vrais(4espèces),de caïmans(5espèces) et d'alligators (1 espèce).
L'Amérique du Sud est la région du monde la plus diversifiée en espèces puisqu'elle n'en compte pas moins de sept.
Cinq d'entre elles sont propres à ce sous-continent.
Ce sont Melanosuchus niger(caïman noir),Caiman latirostris(caïman à museau large),Paleosuchus palpebrosus(caïman nain de Cuvier),Paleosuchus trigonatus(caïman de Schneider) et crocodylus intermedius(ceocodile de l'Orénoque).
Les deux autres espèces sont Crococylus acutus(crocodile d'Amérique),le crocodile américain le plus largement réparti puisqu'on le trouve dans le Sud de la Floride aux Caraïbes,en Colombie et au Venezuela ainsi que du Mexique à la côte pacifique équatorienne,aussi bien en eau marine,en eau saumâtre qu'en eau douce,et Caiman crocodilus(caïman à lunettes) comptant plusieurs sous-espèces.
Les caïmans et alligators américains communiquent entre eux par des beuglements et par des mugissements.
En terrain dégagé,leurs chants gutturaux sont audibles jusqu'à plusieurs centaine de mètres de distance.
Il semble que les espèces forestières utilisent leurs chants d'une manière plus intense que les espèces vivant dans les prairies,lesquelles se repèrent plus facilement à la vue.


Parmi les espèces américaines,on peut considérer actuellement que seul les "alligators d'Amérique"(alligator mississippiensis),grâce aux fermes d'élevages qui se sont constituées en Floride et les "caïmans communs",par leur large répartition et par leurs différents biotopes,parfois difficilement accessible,ont vu leurs populations sinon se stabiliser du moins ne plus être en péril d'extinction.


De part leur nature craintive et de par leur mode de vie discret puisqu'ils sont de mœurs nocturnes,les crocodiliens sud-américains demeurent peu connus du grand public.
Par ailleurs les médias,toujours avides de sensations fortes et d'hémoglobine à moindre frais,préfèrent focaliser l'attention sur des espèces comme le célèbre "crocodile du Nil" ou le redoutable "crocodile marin indo-pacifique" plus facile à observer dans leur milieu naturel et de surcroît très spectaculaires quand il s'agit d'exercer leur rôle de prédateur aux dépens de mammifères voire de l'homme.


En Amérique du Sud,notamment dans la vaste zone équatorial correspondant à la région guyano-amazonienne,où la biodiversité est inégalée,les crocodiliens jouent un grand rôle dans la chaîne écologique.
Dans certaines régions,ils demeurent cependant vulnérables car leur peau est toujours recherchée et leur viande entre encore pour une partie dans l'alimentation des populations locales vivant dans la plus grande précarité.


Selon les espèces,les crocodiliens sud-américains peuvent être observés dans des biotopes très divers,lacs à fond plat,prairies inondables,cours d'eau à débit rapide du piémont andin amazonien ou de haute Guyane vénézuélienne,rivières larges et tranquilles de basse Amazonie bordées de forêts ripicoles,zones marécageuses de l'intérieur du sous-continent ou du littoral guyannais,rivières à forêts galerie,etc.
Les milieux aquatiques qu'ils habitent sont aussi bien entourés de végétations xériques qu'hygrophiles.
Il faut entendre par flore xérique des végétations soumis à une saison sèche marquée,constituées par des forêts denses sèches,par des fourrés xérophiles.
La flore hygrophile quant à elle par les forêts denses tropicales humides et hyper-humides,surtout dans la zone équatoriale.


Llanons et Pantanal,deux terrains d'observation privilégiés pour les naturalistes


Pour étudier les crocodiliens de la région guyano-amazonienne dans leur milieux naturel,il faut monter le plus souvent des expéditions longues et difficiles,avec parfois des incertitudes quant aux résultats.
D'autres régions sont plus propices à l'observation de ces reptiles car plus facile d'accès.
Ce sont les Llanos de Colombie et du Venezuela et le Pantanal bolivien ou brésilien,véritables paradis où la nature garde encore ses droits et où la concentration animale y est la plus forte des Amériques.


ô pantanal,lieu magique que les hommes n'ont pas encore altéré,où l'eau,le ciel et la terre se confondent un temps dans la plus parfaite des harmonies


Le pantanal(du portugais "pântano" signifiant "marais") constitue la plus grande zone dépressionnaire de l'Amérique du Sud et l'une des plus grandes plaines de sédimentation du monde,avec une superficie de 200 000 km².
Il s'agit d'une plaine inondable entrecoupée d'innombrables cours d'eau qui appartiennent tous au bassin du rio Paraguay.
Elle se localise pour sa majeure partie au Brésil,dans les états brésiliens du Mato Grosso et du Mato Grosso do sul et déborde sur la Bolivie sur environ 80 000km².
La saison des pluies intervient de novembre à mars.
Ses limites sont marqués par divers systèmes d'élevation comme les "chapodas" (plateaux) et les "serras".
Au Brésil,on distingue le pantanal nord et le pantanal sud.
Un projet ambitieux,celui de la "transpantaneira",devait relier initialement les deux axes.
Il a été aujourd'hui abandonné définitivement.
La "transpantaneira norte" est cependant accessible sur près de 110KM.
Elle permet à partir de Cuiaba,de relier Poconé à Porto Jofre et d'arriver ainsi jusqu'au rio sao Lourenço,affluent du rio Paraguay.
Plusieurs dizaines de ponts de bois,en très mauvais état car défoncé par les vieux camions des fazendeiros chargés de bestiaux,permettent d'observer la faune locale qui s'offre à la vue de chaque côté de la route.
Le pantanal est considéré comme la zone naturelle la plus riche d'Amérique sur le plan faunistique.
La meilleure période pour l'observation du "jacarédo-pantanal"(Caiman crocodilus yacare),une sous-espèce propre de la région,ainsi que d'autres reptiles,demeure la saison sèche en raison des grandes concentrations observées autour des points d'au subsistant(lacs,marécages,petits cours d'eau).
Le jacarédo-coroa (paleosuchus palpebrosus) est une espèce plus rare,qu'on ne trouvera que dans certaines rivières aux eaux claires.
Les amateurs d'oiseaux seront également surpris et émerveillés par la richesse ornithologique.
Le must consiste bien entendu à s'aventurer plusieurs jours à bord d'une pirogue (sans moteurs!!) sur l'un des multiples cours d'eau qui serpentent à travers la végétation comme autant d'artères indispensables à la vie.
Lorsque soudain,au détour d'un petit méandre,parmi une faune ripicole composée de "jacarés",d'aigles et de martins pêcheurs,d'échassier et de petits singes bruyants,surgissent devant la proue de votre embarcation les loutres géantes(Pteronura brasiliensis),et qu"elles vous escortent en vous signifiant avec agitation que vous pénétrez dans leur territoire,vous comprenez que vous entrez dans un sanctuaire qu'il faut à tout prix respecter.


Vous touchez alors à la sérénité.
Vous retrouvez enfin dans sa beauté originelle et sauvage une nature généreuse et accueillante,que vos habitudes citadines vous avaient fait oubliée.
Vous venez tout simplement d'atteindre le nirvana du voyageur naturaliste.


Les Llanos,terre mythique,domaine des crocodiles de l'Orénoque



Les llanos sont de grandes plaines alluviales s'étendant sur près de 600 000KM² entre la Colombie et le Venezuela,constituées principalement de sable fins charriés par les différents affluents de l'Orénoque.
La disposition de ces plaines est assez instable,avec de très vastes étendues de sols soumis périodiquement aux crues de l'Orénoque et affluents et donc impropres à l'agriculture.
Pour ces raisons et comme dans le pantanal,le peuple humain y est faible et lié essentiellement à un élevage bovin transhumant.
La partie Est des llanos,constituée par l'énorme delta de l'Orénoque(30 000KM²),est en grande partie marécageuse.
La période la plus propice pour l'observation de la faune s'étale en saison sèche,de novembre-décembre à mars.
On pourra pêcher le fameux Pygocentrus cariba,l'une des trois espèces de piranhas rouges ou d'autres espèces de lac,et surtout contempler à quelques mètres seulement de nombreux "caïmans à lunettes",lézardant au soleil bienfaiteur,en compagnie de tortues aquatiques,du genre Podocnemis,d'anacondas à l'air faussement impassible,de capybara (Hydrochaeris hydrochaeris) en train de brouter pacifiquement,et de dizaines d'espèces d'oiseaux.
Le but suprème est cependant d'apercevoir ou mieux encore encore d'approcher les mystérieux "crocodiles de l'Orénoque".


En raison de leur rareté,les observer demandera donc un peu plus de temps et de patience mais quelle récompense au bout de l'effort.
Des monstres d'un autre âge,dont l'origine remonte à près de 200millions d'années,vivant encore dans la crainte des hommes qui les ont persécutés pour leur peau,oseront peut-être se montrer à vous le temps d'un instant mais un instant qui demeurera un privilège justifiant à lui seul le voyage.
Partir à la rencontre du "crocodile d'Amérique",qu'on dit vivre dans les eaux saumâtres du grand delta,au milieu de mangroves impénétrables,s'avérera encore plus difficile mais ô combien excitant!.


Texte de Jean-Luc Sanchez
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