Eurydactylodes AgricolaeLe genre Eurydactylodes comprend actuellement quatre espèces :
-Eurydactylodes vieillardi (Bavay, 1869)
-Eurydactylodes symmetricus (Andersson, 1908)
-Eurydactylodes agricolae (Henkel & Böhme, 2001)
-Eurydactylodes occidentalis (Bauer, Jackman, Sadlier & Whitaker, 2009)
Origine géographique :Eurydactylodes agricolae aussi appelé gecko caméléon, est endémique de la Nouvelle Calédonie, son aire de répartition semble se situé au nord de la Grande Terre, aux alentours de Koumac.
Mœurs :Ce petit gecko est nocturne et arboricole. Durant la journée il passera de longue heure au repos en restant coincé contre une branche. C’est pourquoi l’idéal est de lui fournir des branches fines contre lesquelles il pourra plus facilement se blottir. Généralement le camouflage de cette espèce est assez impressionnant, et lorsqu’ils se sentent observés ils n’hésitent pas à « tourner » autour de la branche afin de se soustraire à la vue d’un prédateur potentiel. La nuit, les geckos arpenteront leur terrarium à la recherche d’éventuelles proies. Il n’est alors pas rare de les voir à même le sol en train de traquer les grillons, aussi petits soient-ils, ces geckos peuvent se montrer assez voraces !
Description :Il s’agit d’un gecko de petite taille, avoisinant les 13cm, la longueur museau cloaque et la longueur de la queue sont à peu près équivalentes. D’apparences boudinées, les mâles sont plus fins que les femelles. La queue est assez longue et épaisse, cette dernière à un rôle préhensile et permet aux lézards de se mouvoir aisément à travers les brindilles à l’instar des caméléons. Le comportement arboricole est également facilité par la présence de setae aux niveaux des orteils ce qui permet aux geckos de se déplacer sur des supports lisses.
On peut noter la présence de sacs endolymphatiques au niveau du cou, ces sacs permettent à l’animal de stocker du calcium, ils sont pour le terrariophile un bon indicateur de l’état des réserves de calcium des femelles reproductrices.
Maintenance :Un couple pourra être logé dans un terrarium de 30x30x30cm, néanmoins sachant qu’il est préférable de laisser une période de repos à la femelle après la reproduction il est important de disposer d’un terrarium pour isoler le mâle. Le terrarium doit contenir des branches de différentes largeurs ainsi que des plantes (vivantes ou en plastiques, même si les plantes naturelles seront plus sympa) comme des Areca ou un Scindapsus. La tourbe constituera un bon substrat.
Pour la température,entre 25C° et 28C° en été et 20C° à 25C° en hiver. La nuit la température sera de 20C° environ. En ce qui concerne l’humidité, une pulvérisation chaque soir est suffisante, une gamelle d’eau n’est pas nécessaire. L’utilisation d’un tube U.V. peut-être intéressante, pour les femelles gravides notamment qui recevront une quantité d’U.V. non négligeable lors de leurs repos sur les branches. Ce tube pourra être utilisé pour plusieurs terrariums à la fois et permettra d’obtenir un petit gradient de température dans le terrarium. Ceci n’est pas une obligation!
Alimentation :L’alimentation se compose d’insectes vivants et de fruits écrasés. Pour les insectes, des grillons de la taille de la tête de l’animal peuvent être donné mais également de jeunes criquets, blattes, … voir même les insectes récoltés à la belle saison (attention aux endroits ou vous prenez vos insectes à cause des pesticides …).
Pour ce qui est des fruits les purée de bananes, pommes, mangues, ananas, noix de coco, … sont appréciées, on peut y ajouter du pollen et très occasionnellement du miel (attention c’est un aliment très riche, à utiliser avec parcimonie). On pourra mixer soit même ses propres fruits ou utiliser des petits pots pour bébés, qui sont fort heureusement des aliments fiables.
De temps en temps du Crested gecko diet pourra être proposé.
On complétera chaque repas par du calcium pour les femelles gravides, une fois par semaines pour les mâles ou pour les femelles en repos.
Reproduction et élevage des jeunes :Période de repos : Le plus facile est de la faire en hiver sur quatre mois (au moment ou les températures sont les plus basses). Un premier mois servira à diminuer la durée d’éclairage (de 12h à 10h par jour) de façon progressive ainsi que la température (ce qui se fera naturellement en hiver). Puis pendant 2 mois les températures resteront stables (environ 20C°) ainsi que la durée d’éclairage (10h par jour). Enfin le quatrième mois permet une augmentation progressive de l’éclairage et de la température pour revenir aux valeurs initiales (23C° à 26 C° au point chaud pour 12h d’éclairage).Durant la période de repos, les geckos continueront à s’alimenter moins régulièrement, ces basses températures ne les rendent pas totalement inactifs …)
Une fois la période de repos effectuée, on pourra former les couples.
Lors de l’accouplement le mâle mord la femelle à la nuque et introduit son hémipénis dans le cloaque de la femelle. Cela peut durer plusieurs minutes. Chaque pontes se composent de 2 œufs et sont espacées d’un mois. On comptera entre 4 et 6 ponte par saison.
Les œufs sont incubés soit in situ c'est-à-dire directement dans le terrarium soit en incubateur, pour ma part
Les juvéniles s’élèvent comme les parents mais dans un milieu plus restreint, comme une boîte de grillons ou une « faunabox ». Les geckos fraîchement nés se nourrissent 1 ou 2 jours après l’éclosion, on veillera à bien supplémenté les proies avec du carbonate de calcium afin de permettre une croissance optimale des jeunes individus. Assez tôt (environ 6 mois après l’éclosion), on pourra distinguer les mâles des femelles, les mâles présentent des renflements hémipéniens assez évidents et sont plus fins que les femelles, ce deuxième critère est plus délicat à observer chez les jeunes individus.
Anecdotes :-Le nom d’espèce « agricolae » signifie « fermier » en latin ce qui est un hommage au biologiste américain Aaron Matthew Bauer dont le nom (Bauer) se traduit par « fermier » en allemand.
-Selon de récentes études d’A.M. Bauer, Rhacodactylus chahoua serait génétiquement parlant plus proche du genre Eurydactylodes que du genre Rhacodactylus.
-Apparemment les espèces du genre Eurydactylodes est capable, en cas de danger, de sécréter une substance collante avec leur queue.
-Les Eurydactylodes constituent de bonnes proies en milieu naturel pour les Rhacodactylus.
Conclusion :Seul deux espèces du genre Eurydactylodes se rencontre aisément en captivité, E. agricolae et E. vieillardi, ces deux espèces restent encore rare en captivité mais également dans leur milieu naturel. De même, seul quelques individus ont été ramené de Nouvelle Calédonie ce qui implique que les souches captives sont menacées par la consanguinité. Il s’agit donc d’une espèce encore peu connue et soumise à de réelles menaces aussi bien dans la nature qu’en captivité. L’acquisition d’un Eurydactylodes doit donc être réfléchie et il est important de ne pas favoriser les croisements consanguins. Si vous vous sentez capable d’assumer les problèmes que pose une telle espèce, ce genre est semblable aux Rhacodactylus et semble une bonne alternative à ceux-ci tout en demandant bien moins de place.
Source : synthétisée du net