LYGODACTYLUS WILLIAMSIGénéralités :Le gecko nain de William ou « gecko blue neon » est présent depuis peu sur le marché de la terrariophilie. Démocratisé par des imports réguliers ces 3 ou 4 dernières années, ce bijou réservé aux « spécialistes » quelques années auparavant devient accessible à tous (son prix de vente a été divisé par 10). Malheureusement, le manque d’expérience des acquéreurs à prix discount et la qualité pitoyable des spécimens importés ce sont soldés par de nombreux décès de L. williamsi. Cette espèce à la répartition naturelle très restreinte a vue ses populations diminuées dangereusement sans pour autant attirer l’attention des pouvoirs publics, il est donc de la responsabilité des éleveurs de ne pas entamer les populations sauvages en achetant uniquement des spécimens nés en captivité. Si l’élevage de cette espèce n’est pas à proprement parlé difficile, elle nécessite tout de même de bonnes connaissances de ses conditions de vie et une attention de tous les jours.
Localisation : Le Lygodactylus williamsi est originaire de Tanzanie. Son aire de répartition est très restreinte, on le trouve essentiellement dans la forêt de Kimboza (Réserve Morogoro – Est de la Tanzanie). L’espèce évolue en climat tropical, parmi la végétation basse (arbustes et arbres bas(Pandanus)).
Morphologie : Ce petit geckonidé ressemble beaucoup au genre Phelsuma et possède des propriétés anatomiques souvent identiques. Il mesure de 60 à 95 mm à l’âge adulte et à peine 20 mm à la naissance. La coloration des adultes est variable, en général les mâles sont d’un intense bleu/vert métallique avec la face ventrale orange. Les femelles quant à elles ont une couleur dominante marron plus ou moins foncé avec quelques reflets bleus métalliques.
Les deux sexes possèdent différentes tâches noires sur les flancs et le cou ainsi que des lignes longitudinales de la même couleur sur la tête et le cou. La confusion lors du sexage est fréquente, les mâles dominés peuvent prendre la coloration des femelles et certains spécimens femelles sont particulièrement colorés. Afin de certifier un sexage, il est possible d’observer les individus afin d’identifier des pores préanaux développés et des renflements hémipéniens (déterminent les mâles).
Conditions de maintenance : Cette espèce se maintient uniquement en couple dans un terrarium de 45 x 45 x 45 cm. L’éclairage qui n’a pas besoin d’être intense, est assuré 12 à 14h/24h par un tube ou une ampoule UV 5.0. Une ampoule chauffante de faible intensité peut également être intégrée afin d’obtenir un point un peu plus chaud. La température de 26-28°C le jour et 22-24°C la nuit est obtenue à l’aide d’une plaque chauffante placée derrière le terrarium (pas dessous). L’humidité de 70 à 80% est conservée par de fréquentes pulvérisations d’eau. Le substrat est constitué d’un mélange de terreau fin, de tourbe et de sable afin de garantir une bonne croissance de la végétation et limiter le développement des micros organismes. Il est important que le substrat ne soit pas détrempé, au risque de voir le substrat se dégrader. Le décor doit rester simple afin de faciliter la chasse aux Lygodactylus. Il est constitué de bois (sauf bambous) et de plantes (Pandinus, misères, pothos…)identiques à celles utilisées pour les Phelsuma. Il n’est pas nécessaire de recréer une saison hivernale mais il est intéressant de jouer sur la température (baisse de 2°C) afin de limiter l’activité des couples ayant une production de jeunes trop intensive.
Comportement : Malgré son air débonnaire, le L. williamsi possède un caractère bien trempé ! Les mâles sont extrêmement territoriaux, les rencontres se soldent par de violents combats pouvant mener à la mort. Les femelles sont également assez agressives entres elles.
C’est un gecko très actif, qui passe sa journée à parcourir son terrarium à la recherche de nourriture ou de son partenaire. Les manipulations chez cette espèce qui peut sembler familière sont à proscrire ou limitées au stricte minimum (soins véto), l’espèce est capable d’autotomie.
Alimentation : Le régime alimentaire de ces Lygodactylus est semblable à celui des Phelsuma mais ils consomment plus de proies que ces derniers. Les grillons distribués 3 fois par semaine doivent être nombreux et de petite taille, ne dépassant pas les 8mm pour un adulte. Les insectes non consommés doivent être retirés du terrarium si ils ne sont pas consommés rapidement, car ils grossissent vite et deviennent un danger pour les Lygodactylus. Les vers de farine ou vers à soie sont à distribuer exceptionnellement. La distribution de compote (banane, abricot, papaye…) est réalisée deux fois par semaine (attention de ne pas en mettre de trop car les lézards pourraient se retrouver enlisés dans la compote). Une supplémentation en calcium et en vitamines doit être réalisée 1 fois par semaine (mélanger avec la compote) pour les femelles et les juvéniles et une1 fois tous les quinze jours pour les mâles adultes.
Reproduction :La reproduction de Lygodactylus williamsi en bonne santé ne pose aucune difficulté avec les bonnes conditions de maintenance . Les femelles peuvent pondre plus d’une vingtaine d’œufs par an. Les pontes sont souvent rapprochées et il est souvent nécessaire de séparer les couples afin de préserver la santé de la femelle.
La principale difficulté concerne l’incubation et la préservation des œufs ainsi que les premières semaines d’élevage des jeunes. En ce qui concerne les œufs, le problème est lié au fait que ces geckos pondent des œufs collants fixés à un support et malheureusement nous n’avons à ce jour pas trouvé de support suffisamment attrayants pour qu’ils reçoivent les pontes à chaque fois (comme les bambous pour certaines espèces de Phelsuma). L’incubation est donc souvent réalisée in-situ ce qui expose la ponte à de nombreux risques : appétit féroce des adultes, prédation, variations des paramètres. La meilleure solution consiste à protéger la ponte à l’aide d’une boîte en plastique perforée (boîte à grillons).
Après environ 45 à 50 jours d’incubation à 27-28°C, les jeunes s’extirpent de leurs coquilles en quelques secondes. Très agiles, ils sont néanmoins des proies de choix pour des adultes, il est donc nécessaire de les élever individuellement . Les jeunes s'élèvent facilement dans de petits faunabox équipés d'une moustiquaire entre le bac et le couvercle et placés sous un tube UV 5.0. Une simple feuille de papier "essuie tout" est utilisée comme substrat et humidifiée deux fois par jour. Une branche de chêne liège ou une liane artificielle seront utilisés comme support pour les jeunes Lygodactylus. L'apport alimentaire des premiers mois doit être journalier. Les premières semaines les jeunes n’acceptent souvent que les grillons nouveaux nés et la compote pour finalement accepter également les drosophiles. Le sexage des jeunes est généralement possible à l’âge de 4 mois mais il est recommandé d’attendre au moins le 10e mois avant de le reproduire.
source : Phelsumafrance