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 Article Reptilmag numéro 3: le coin du véto

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AuteurMessage
Loïc

Loïc


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Article Reptilmag numéro 3: le coin du véto  Empty
MessageSujet: Article Reptilmag numéro 3: le coin du véto    Article Reptilmag numéro 3: le coin du véto  Icon_minitimeDim 18 Sep - 11:27

Attention,brûlures



Attention aux brûlures thermiques en terrarium!!
Les reptiles,et les serpents en particulier,en sont trop fréquemment victimes.
Ces traumatismes physiques plus ou moins étendus sur la surface corporelle et typiquement liés à la vie en captivité (dans la nature seul les incendies constituent des causes de brûlures pour ces animaux) peuvent être à l'origine de lésions dermatologiques graves et très longues à guérir.
Les raisons pour lesquelles les reptiles sont si prompts à souffrir de profondes brûlures thermiques en captivité sont en partie méconnues.
La prévention reste encore la meilleure façon de lutter contre ces pathologies souvent très délabrantes.


Pourquoi les reptiles sont-ils si fréquemment victimes de brûlures en captivité?



Les reptiles sont des animaux ectothermes:leur température interne n'est pas régulée et varie en fonction de la température de leur milieu de vie:c'est en s'exposant plus ou moins près d'une source de chaleur qu'ils font volontairement varier leur température.
Ce comportement perpétuel de quête de chaleur les prédispose donc,plus que toute autre espèce animale captive,à souffrir de brûlure thermiques.

Installer une source de chaleur dans un terrarium est un postulat en terrariophilie.
Divers systèmes de chauffage plus ou moins dangereux sont ainsi couramment utilisés par les éleveurs.
Le pouvoir radiant de ces chauffages est souvent sous-estimé.

Force est de reconnaître que les reptiles sont dotés de capacités intellectuelles assez limitées.
Un serpent peut rester "enroulé" autour d'une ampoule brûlante et un iguane est capable de rester plusieurs heures en contact avec un cordon chauffant avant de se déplacer.
Ce n'est que lorsque la brûlure est très profonde que le reptile semble percevoir l'inconfort de la situation!
Il est pourtant démontré que la sensibilité de douleur existe aussi chez ces animaux,mais les reptiles semblent ne pas associer cette douleur qu'ils ressentent à l'objet chaud sur lequel ils se trouvent.
Probablement qu'ils ne réalisent pas qu'ils pourraient se soustraire à cette douleur en quittant simplement l'objet ou la surface qui les brûle.
Douglas Mader pense que cette absence de réponse peut être simplement liée au fait que de telles sources de chaleur n'existant pas dans la nature,les reptiles ne sont pas "neurologiquement programmés" pour réagir face à cette agression grâce à un reflex de retrait.


Comment les reptiles se brûlent-ils?


Une énergie calorifique est toujours transférée d'un objet chaud à un objet plus froid selon trois procédés:la conduction,la convection et la chaleur radiante.

*La conduction correspond à un transfert de chaleur entre deux objets qui se touchent (ex:un lézard dont la face ventrale repose sur une pierre chauffante).

*La convection s'effectue par transfert de chaleur via un liquide ou un gaz (ex:un iguane posé sur sa branche exposé à un flux d'air chaud).

*La chaleur radiante est,quant à elle,transmise par le biais d'ondes électromagnétiques (ex: un serpent dont la surface dorsale absorbe les radiations électromagnétiques du soleil).

En captivité,les brûlures sont souvent provoqués par des phénomènes de conduction thermique:le reptile se plaque contre la source de chaleur pour absorber son énergie calorifique.

Comme chez les mammifères,les brûlures des reptiles peuvent être classées en trois catégories.
-Les brûlures du premier degré:elles sont superficielles et ne concernent que la couche la plus superficielle de la peau (l'épiderme).
-Les brûlures du second degré:elles sont plus profondes.
Elles entraînent une destruction totale de l'épiderme et une atteinte plus ou moins sévère du derme.
Elles se caractérisent par un "suintement" au niveau du site de la brûlure.
-Les brûlures du troisième degré:elles se caractérisent par une destruction totale de la peau et de son innervation.
Une brûlure du troisième degré est quatre fois plus grave qu'une brûlure du deuxième degré de la même étendue.


Que faire avant de consulter?


Une brûlure doit toujours être prise au sérieux.
Un reptile brûlé peut mourir de déshydratation associée à des surinfections et à des pertes massives de protéines.
En général,les brûlures du premier degré peu étendues sur la surface corporelle peuvent être traitées soi même "à la maison" en suivant les recommandations d'un vétérinaire.
Par contre,les brûlures du deuxième ou troisième degré doivent être traitées en hospitalisation.

Consignes à suivre avant de conduire un reptile brûlé chez le vétérinaire:


*Appliquer des compresses d'eau froide (jamais de glace) sur la brûlure si elle est récente (quelques heures)
*Si des ampoules sont visibles,NE PAS LES PERCER!!
Ces ampoules doivent être préservées car elles constituent une excellente barrière naturelle contre l'infection.
*si des ampoules ont éclaté spontanément,un nettoyage soigné des plaies doit être entrepris dès que possible à l'aide de savon de Marseille.
La zone brûlée doit être recouverte de pommade cicatrisante et d'un pansement non collant.
*si la brûlure est ventrale et très étendue,l'animal doit être placé dans un terrarium sans substrat (ex:papier journal ou alèse au sol),facile à désinfecter et non abrasif pour l'animal.

Selon la gravité de la brûlure,le praticien jugera alors de l'opportunité d'administrer à l'animal une antibiothérapie associée à un éventuel traitement anti-choc (perfusions et cortisone) et à une alimentation artificielle hyperprotidique.


C'est grave,docteur?



La gravité d'une brûlure dépend essentiellement de la température de la source de chaleur incriminée et de la durée de contact entre l'animal et cette source de chaleur.
Les brûlures du premier degré guérissent généralement bien et ne laissent pas de cicatrice.
Au bout de mois et après une mue,la peau retrouve son aspect normal.
Les brûlures du deuxième et du troisième degré sont mortelles à 100% lorsqu'elles ne sont pas traitées.
Leur guérison est toujours très longue (2 à 6 mois selon l'étendue et la profondeur de la brûlure).
Les cicatrices sont généralement inesthétiques et indélébiles et deviennent fréquemment le siège de mues "bloquées"





Texte de Lionel Schilliger
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