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 Article Reptilmag numéro 3 :Physigniatus cocincinus

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Loïc

Loïc


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MessageSujet: Article Reptilmag numéro 3 :Physigniatus cocincinus   Article Reptilmag numéro 3 :Physigniatus cocincinus Icon_minitimeDim 18 Sep - 11:06

L'agame aquatique:à la découverte du dragon



L'agame aquatique,Physigniatus cocincinus,appelé également dragon d'eau,fait partie des lézards les plus fréquemment élevés en captivité.
Assez similaire à l'iguane commun en raison de sa coloration et de ses mœurs,il s'en distingue par son tempérament plus stable et plus calme,et surtout pour sa taille nettement plus réduite.
En effet la longueur moyenne des femelles est de l'ordre de 60cm,celle des mâles d'environ 80cm.
Autant dire qu'il est nettement plus gérable que son cousin sud-américain.
Si les premiers présents sur le marché étaient tous issus de capture,on constate qu'un nombre croissant de sujets nés en captivité deviennent disponibles.
En effet,comme nous allons pouvoir le voir,le dragon d'eau fait partie des espèces les plus faciles à élever et à reproduire en terrarium.

Ce lézard appartient à la vaste famille des Agamidés,cantonnée à l'Ancien Monde(continent africain,asiatique,australien et européen),tandis que la famille des Iguanidés est représentée essentiellement sur l continent américain.
En dehors de ce critère géographique,les représentants de deux familles sont extrêmement comparables en ce qui concerne les mœurs,le critère de différenciation essentiel résidant dans le positionnement de la dentition.
Ainsi,le dragon d'eau est quelque sorte l'équivalent de l'iguane vert sur le continent asiatique.
Il partage quasiment la même niche écologique et les mêmes mœurs,dans la mesure où il mène une existence à la fois arboricole et semi-aquatique.
Passant le plus clair de son temps sur les grosses branches surplombant les cours d'eau,il n'hésite pas à plonger directement pour se mettre à l'abri dans le fond,ou parmi les herbes aquatiques de la rive.

D'apparence assez robuste,il a une superbe coloration vert brillant,voire bleutée chez certains spécimens,et présente une crête sur la nuque,le dos et la queue,nettement plus marquée chez les mâles.
Ces derniers se distinguent également de leurs compagnes par leur taille plus importante(pouvant aller jusqu'à 100cm),leur tête nettement plus massive et par la coloration rose orangé au niveau du cou.
Ils ont également des pores fémoraux nettement plus marqués.

L'espèce est présente en Asie du Sud-Est,de l'est de la Thaïlande au Vietnam et au sud de la Chine.
La majorité des sujets importés sont originaires de Thaïlande et du Vietnam.
Ce lézard fréquente les zones forestières et ne reste jamais très loin des cours d'eau.
Très héliophile,il passe de longues heures à se dorer au soleil sur les branches surplombant les mares et les rivières.
C'est l'une des raisons pour lesquelles,en terrarium,il ne faudra en aucun cas omettre le tube UV.

Sur le plan éthologique,le dragon d'eau est assez proche de son cousin australien,l'agame barbu.
En effet,c'est l'un des rares sociaux.
Il vit en petit groupe composé de plusieurs femelles adultes et d'un seul mâle dominant qui défend âprement son territoire contre les incursions des éventuels rivaux.
Comme la plupart des animaux sociaux,il a donc toute une palette de mimiques destinées à se faire comprendre de ses congénères.
Pour intimider les rivaux,il utilise la gestuelle classique du hochement de tête vertical.
A l'opposé,les individus soumis emploient souvent une mimique d'apaisement consistant à effectuer des moulinets avec les antérieurs.
Cette gestuelle est très classiquement observée chez les jeunes agames barbus,notamment en présence d'un adulte,voire même du soigneur.
En revanche,les juvéniles sont nettement plus discrets que les adultes et ont un mode de vie plus solitaire.

Dans la nature,les dragons d'eau ont un spectre nutritif vaste.
Ils sont essentiellement carnivores et consomment indifféremment des invertébrés et de petits vertébrés comme les grenouilles,les lézards,ainsi que même des oisillons et des crustacés.
Occasionnellement ils consomment aussi des végétaux.


En captivité


Les agames aquatiques ont besoin d'un terrarium relativement vaste.
Au départ,un bac de 80x40x30 cm suffira.
Ensuite lorsque l'animal sera adulte,c'est-à-dire au-delà de deux ans,il faudra prévoir un terrarium de 180x60x90cm minimum,voire une serre.
Le terrarium sera de type tropicale humide.

Il faudra prévoir un chauffage au sol et un chauffage aérien,réparti sur une moitié du terrarium,pour obtenir une température de l'ordre de 31 à 33°C dans la zone chaude,contre 26 à 27°C dans la zone fraîche durant la journée.
En revanche,la nuit,la température devra redescendre aux alentours de 25°C.
Comme pour la plupart des lézards tropicaux,la durée des cycles jours/nuits sera de 14 heures de jour pour 10 heures de nuit.
L'éclairage devra évidemment être très intense et diffuser des UVA et des UVB.

Il faudra prévoir des perchoirs (branches,écorces de chêne-liège) en nombre suffisant,à la fois pour permettre aux animaux de s'exercer et tout simplement pour leur conférer un sentiment de sécurité dans la mesure où ils ont besoin de se mettre en hauteur.

En guise de substrat,des éclats d'écorce (type REPTIBARK) ou de bois peuvent tout à fait convenir.
Le sable est également acceptable,le tout est que le matériau utilisé soit aisément remplaçable.

Compte tenu des mœurs semi-aquatiques de l'espèce,un récipient d'eau sera indispensable.
Pour cela,on peut utiliser par exemple un bac à litière pour chat,en veillant à remplacer l'eau très régulièrement.
En effet,les agames aquatiques ont la fâcheuse habitude de salir très fréquemment leur eau,notamment lorsqu'on vient de la changer...
Compte tenu des conditions climatiques régnant dans un tel terrarium (chaleur et humidité importantes),l'eau ainsi souillée se transforme très vite en bouillon de culture.
Elle devient donc un réservoir de germes extrêmement dangereux pour la santé des pensionnaires.

Pour améliorer la décoration,on peut également installer des plantes vivantes dans le terrarium.
Il faut évidemment que ces dernières soient robustes et adaptées au climat.
On peut ainsi utliser des Ficus,des Pothos ou des Yuccas,en prenant la précaution de les rincer soigneusement pour éliminer toute race de pesticides.


Sur le plan alimentaire


Les agames aquatiques sont faciles à satisfaire.
Au début,on pourra utiliser des insectes,par exemple des grillons,vers de farine,criquets,etc. en prenant la précaution de bien les nourrir au préalable afin de leur conférer une qualité nutritive correcte et surtout un taux calcium/phosphore convenable.
Concrètement,il faudra nourrir ses proies de végétaux tels que la luzerne,le pissenlit,ainsi que de croquettes pour chiens ou chats afin d'augmenter leur teneur en protéines.

Par la suite,dès que la taille des lézards le permettra,on pourra passer à un régime à base de rongeurs (souriceaux).
Dans la mesure où les dragons d'eau sont également omnivores,on peut leur proposer des végétaux.
Ces derniers sont cependant plus fréquemment consommés par les adultes que par les jeunes.
Les végétaux les plus indiqués,notamment en raison de leur rapport calcium/phosphore,sont la luzerne,le pissenlit,le trèfle,la chicorée,le cresson et les figues.
La papaye constitue également un met de choix et fait partie des végétaux les plus fréquemment acceptés.
En revanche,on évitera de distribuer trop souvent ou en trop grande quantité de la banane,même si cette dernière est acceptée avec empressement en raison de son rapport Ca/P inadapté de ce type d'aliment.
En ce qui concerne la quantité et la fréquence des repas,il faut noter que les agames aquatiques,surtout aux premiers stades de leur vie,ont un solide appétit.
Il faudra donc veiller à les rassasier totalement en distribuant des quantités suffisantes et en adaptant la fréquence des repas.
Si les jeunes sont nourris quotidiennement,les adultes seront nourris environ un jour sur deux.
On pourra également adapter en fonction des circonstances.
En effet,les femelles reproductrices ont besoin de repas quotidiens,à l'instar des juvéniles.


La reproduction


Elle est souvent obtenue en captivité.
Pour cela,il faut faire preuve d'un peu de patience et attendre que les futurs géniteurs aient atteint au minimum l'âge de deux ans.
Afin d'optimiser les chances de succès,il est très souhaitable de les soumettre à une période de repos d'environ deux mois,au cours de laquelle on abaisse graduellement la température à 25°C le jour,avec juste un point chaud à 30°C environ contre 21 à 23°C la nuit.
Durant cette période,la durée de l'éclairage sera également abaissée à 10heures environ.
Après le retour aux condition climatiques normales,les accouplements se déroulent et durent une dizaine de minutes.
Il faut noter qu'ils peuvent être relativement violents et en conséquence,la femelle présente souvent des plaies au niveau de la nuque.
Ces dernières cicatrisent généralement sans difficulté.

Quelques deux mois après,la ponte se déroule et compte environ une dizaine d'œufs.
Il est indispensable de mettre à disposition de la femelle une boîte remplie de sable humide sur une épaisseur de 20cm,afin qu'elle puisse y déposer ses œufs.
Ensuite,on pourra transférer ces derniers dans un incubateur où régnera une température de 28 à 30°C avec une hygrométrie de 90 à 100%.
La durée d'incubation est d'environ soixante jours et les bébés mesurent entre 11 et 12 cm.
Ils ne tardent pas à prendre leur premier repas,généralement deux à trois jours après l'éclosion.
Selon certains auteurs,il est souhaitable de les maintenir en permanence à 30°C durant leur première semaine d'existence.
Cependant,de nombreux éleveurs maintiennent les nouveau-nés dans des conditions identiques à celles des adultes,et on d'excellents résultats avec cette méthode.


La pathologie


La pathologie des agames aquatiques présente certaines spécificités.

Les spécimens d'importations sont systématiquement parasités,et doivent faire l'objet d'un traitement préventif dès leur arrivée pour éliminer les parasites internes (voire externes) dont ils sont porteurs.

de même,les spécimens sauvages ont très fréquemment des blessures du museau,provoquées par des frottements incessants contre les parois de leur terrarium.
Ces blessures,outre les souffrances qu'elles génèrent chez l'animal,doivent être prévenues et traitées sérieusement,dans la mesure où elles constituent des portes d'entrée idéales pour les germes,et aboutissent à des maladies infectieuses du type stomatite (infection des gencives).
Pour remédier au comportement à l'origine de ces lésions,il faut acoler des barrières contre les parois latérales,ou y fixer des bandes adhésives sur une vingtaine de centimètres de haut,de manière à permettre au lézard de visualiser l'obstacle.
Bien entendu,on traitera les plaies en les désinfectant,par exemple à la Chlorexidine.

Contrairement à d'autres lézards,les agames aquatiques sont également sujets aux infections pulmonaires.
Ces dernières peuvent se traduire au début par des symptômes à la fois discrets et trompeurs.
Parfois,l'animal est simplement apathique,anorexique et ne présente des signes plus nets que lorsque la maladie a bien évolué:respiration labrieuse,souvent effectuée gueule ouverte.
Le traitement classique consiste en une antibiothérapie d'une dizaine de jours.

Les lésions de la peau atteignent également les agames aquatiques.
Souvent d'origine traumatique (bagarres),elles sont aussi liées à des infections par des microchampignons ou des bactéries.
Dans ce dernier cas,les infections dues à des bactéries du genre Salmonella ne sont pas rares.
Le pronostic est alors assez réservé et certains vétérinaires suggèrent l'euthanasie,en raison notamment du risque de transmission de la maladie aux autres reptiles,mais aussi à l'être humain.
Rappelons en effet que la salmonellose fait partie des zoonoses (maladies transmissibles de l'animal à l'homme).
Souvent,les dermatoses à Salmonella affectent en priorité les sujets affaiblis,soit par le stress,soit par une carence en calcium.
Une preuve de plus que la qualité de l'alimentation est un facteur clé de bonne santé.

Enfin,on ne saurait évoquer l'agame aquatique sans parler de son extraordinaire degré de familiarité.
C'est vraiment un lézard que l'on peut qualifier d'animal de compagnie,surtout dans le cas de sujets nés en captivité.
Il accepte volontiers les manipulations et mange à la main.
Au point de vue comportemental,il est en cela très proche de son cousin australien,l'agame barbu.





Texte de Philippe Gérard
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